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La Bourse de Paris s'est déjouée en août des pièges de Jackson Hole et de Nvidia

Investir - Les Echos
10 sept. 2024 | 2 minutes de lecture

Le mois d'août était à risques pour la Bourse de Paris, qui est parvenue à les déjouer ! Le CAC 40 a gagné 1,32%, sa meilleure performance mensuelle depuis mars, en réussissant l'exploit d'aligner quatre semaines de hausse d'affilée. Il fait aussi un pied de nez à la tradition qui veut qu'août est traditionnellement baissier pour le marché d'actions français, de 1,30% en moyenne, soit le deuxième mois le plus fortement baissier de l'année derrière septembre (-1,53%).

Les premiers jours ont pourtant été difficiles, une très mauvaise statistique concernant le marché de l'emploi aux Etats-Unis laissant craindre que la Fed a trop tardé avant d'assouplir sa politique monétaire, avec la perspective de voir l'économie américaine filer tout droit vers la récession. En juillet, la première économie mondiale n'a en effet créé que 114.000 emplois, loin des 175.000 postes attendus, quand le taux de chômage grimpait à 4,3% de la population active, au plus haut depuis octobre 2021. Le mouvement de panique a pour autant été bref (-5% en trois séances), les statistiques qui ont suivi étant beaucoup plus clémentes sur le front du marché du travail.

Pas d'effet " waouh " chez Nvidia

Cela a permis à l'indice phare de se redresser jusqu'à son deuxième rendez-vous du mois, celui du symposium de Jackson Hole aux Etats-Unis, où se réunissent chaque année les grands argentiers de la planète et économistes de renom. L'intervention de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, était la plus attendue, les opérateurs espérant glaner la moindre indication quant au calendrier d'une première détente du loyer de l'argent outre-Atlantique. Ils n'ont pas été déçus... Compte tenu des progrès réalisés dans la bataille contre l'inflation, le moment en venu pour amorcer une première baisse des taux, a affirmé le patron de la Fed. Un véritable blanc-seing donné à la banque centrale pour sa réunion des 17 et 18 septembre.

Restait à franchir un dernier obstacle, celui de la publication trimestrielle de la star de l'intelligence artificielle, Nvidia, avec ses 3.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, qui comptent aujourd'hui pour 6% du poids total de l'indice S&P 500, la référence à Wall Street. Le concepteur de puces qui permettent d'accélérer la puissance de calcul des centres de données n'a pas failli dans les chiffres avec des comptes supérieurs aux attentes et une prévision de croissance du chiffre d'affaires encore très soutenue (+80%) et au-delà des anticipations. Mais certainement pas autant que ce que les analystes -toujours prompts à un excès d'optimisme- espéraient. L'action a cédé un peu plus de 6% en réaction à la suite de ces annonces. Mais elle gagne toujours près de 140% depuis le début de l'année et a été multipliée par neuf depuis 2022.

Septembre aura son lot de rendez-vous de premier plan... S'il est vraisemblable que la Banque centrale européenne abaissera ses taux d'un quart de point comme en juin, le suspense reste entier pour la Fed. Les chiffres de l'emploi du mois d'août décideront sans doute de l'ampleur du mouvement, 25 ou 50 points de base. Du côté des techs, le test concernera Apple, qui présente le 9 son nouvel iPhone 16.

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