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La dissolution du 9 juin a tout changé pour le CAC 40

Investir - Les Echos
2 juil. 2024 | 2 minutes de lecture

La Bourse de Paris a chuté de plus de 6 % en juin. Après un bon début de mois le CAC 40 s'est complètement retourné après l'annonce, le 9 juin par Emmanuel Macron, de la dissolution de l'Assemblée nationale. Les programmes économiques du Rassemblement national et du Nouveau Front populaire effraient les investisseurs. Pendant ce temps les marchés américains battent leurs records.

Avec un recul de 6,42 %, juin 2024 a été le plus mauvais mois pour le CAC 40 depuis juin 2022. Quant à la semaine qui a suivi les élections européennes et la décision surprise du président de la République de dissoudre l'Assemblée nationale après l'échec de la liste Renaissance et l'écrasante victoire du Rassemblement national, elle s'est soldée par une chute de 6,23% soit le plus fort repli hebdomadaire depuis l'invasion russe en Ukraine ! Résultat, le premier semestre que l'on attendait en sensible hausse à la Bourse de Paris dans la continuité d'une belle année 2023 (+16,5%), s'est achevée en léger recul de 0,85 %. La fin du mois de juin a suffi pour effacer les gains accumulés depuis le début de l'année.

Le facteur politique

Ces chiffres donnent l'ampleur du choc. Alors que l'on pensait que la politique intérieure avait de moins en moins d'importance pour les marchés compte tenu de la mondialisation des grandes entreprises et du poids important de l'Union Européenne dans les décisions économiques des membres de l'Union, les dernières semaines sont venues rappeler que cette assertion devait être relativisée. Le fait que la deuxième puissance économique de la zone euro puisse désormais être gouvernée par des partis eurosceptiques (le RN d'un côté, LFI de l'autre) aux programmes économiques particulièrement coûteux alors que la France est déjà devenue le mauvais élève de la zone euro avec un déficit public de 5,5% du PIB en 2023, a pris de court les investisseurs internationaux.

Les secteurs les plus affectés ont été la banque en raison de la remontée des taux des emprunts français et de l'élargissement du spread avec les obligations allemandes (jusqu'à 85 points de base, du jamais vu depuis 2012). Cet effet taux a aussi pénalisé les sociétés les plus endettées de la cote. Les valeurs moyennes, beaucoup moins internationales que les géants du CAC 40 ont aussi souffert. Les spécialistes des énergies renouvelables et les concessionnaires autoroutiers, dans le collimateur du RN ont également fortement reculé. 

Nvidia dépasse les 3.000 milliards de capitalisation

Pourtant le marché avait matière à monter. Précédant, une fois n'est pas coutume, la Fed, la BCE a enclenché la baisse de ses taux directeurs le 6 juin en réduisant ceux-ci d'un quart de point. Après 10 tours de vis entre juillet 2022 et septembre 2023, ils étaient stables depuis lors. Même si aux Etats-Unis, Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine, reste très prudent, les investisseurs s'accommodent de la perspective d'une seule baisse des taux d'ici la fin de l'année, sans doute en septembre, bien loin de ce que l'on pouvait espérer il y a quelques mois. L'important à leurs yeux semble être que le mouvement s'enclenche et l'accalmie qui se dessine du côté de la hausse des prix les rassure. Enfin le moteur de Wall Street reste puissant. Il est toujours porté par Nvidia qui a rejoint Apple et Microsoft dans le club très fermé des sociétés dont la capitalisation boursière dépasse les 3.000 milliards de dollars, devenant même, un temps, la plus grosse société cotée au monde. Le Nasdaq Composite et le S&P 500 ont ainsi atteint de nouveaux records.

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