La baisse se poursuit
Le cours du CAC40 continue de baisser en octobre et certaines actions françaises ont connu de fortes baisses.
Un mois d’octobre marqué par des chutes historiques en Bourse
Le CAC 40 a aligné un troisième mois de baisse consécutif, ce qui ramène la progression de l’indice phare à un peu plus de 6% depuis le début de l’année. Octobre a aussi été le théâtre de déceptions à l’occasion de la publication des chiffres du troisième trimestre. Elles ont été très fortement sanctionnées.
Octobre rouge en Bourse, le CAC 40 ayant aligné un troisième mois perdant d’affilée, de 3,5%, après les reculs de l’ordre de 2,4% à la fois en août et septembre. Ce qui ramène la hausse de l’indice phare à 6,3% depuis le début de l’année 2023 et qui l’a surtout sorti, par le bas, du canal des 7.000 à 7.500 points dans lequel il évoluait. Autre signal négatif, fin octobre, le CAC 40 a accusé une séquence de six semaines de baisse, du jamais vu depuis juin 2011.
On savait cette saison de publications du troisième trimestre à risques, cela s’est confirmé. Dans un environnement où les taux d’intérêt vont rester « élevés » et « pour longtemps », selon la formule désormais bien ancrée du président de la Fed, Jerome Powell, les investisseurs ne veulent plus prendre de risque, et ils ont dès lors sanctionné, très fortement parfois, les déceptions. Il leur faut maintenant du « zéro défaut ».
A cet exercice, c’est le groupe de solutions de paiement Worldline qui a payé le plus lourd tribut en Bourse, s’effondrant, le 25 octobre, de plus de 59%. Jamais une société du CAC 40 n’avait autant chuté en une seule séance dans toute l’histoire de l’indice depuis sa création fin 1987. La croissance s’est ralentie sur les mois de juillet à septembre et les marges vont se dégrader au lieu de s’améliorer cette année. Les objectifs de 2024 seront, eux, actualisés en début d’année prochaine.
Même Sanofi…
Autre grande victime, Alstom, qui a plongé de près de 38% le 5 du mois, après avoir dû avouer que le cash-flow libre serait négatif de 500 à 700 millions d’euros au titre de l’exercice 2023-2024, soit loin de l’anticipation initiale d’une trésorerie libre « significativement positive ». Face aux retards de livraison, le constructeur ferroviaire a mis en avant la hausse des stocks - alors que la production monte en cadence - pour expliquer ce retournement.
Même Sanofi, réputé très défensif et poids lourd de la cote, a sombré, lâchant quelque 19% lors de la séance du 27 octobre. Une chute historique pour le laboratoire pharmaceutique. Au-delà de résultats légèrement inférieurs aux attentes au troisième trimestre, ce qui ne remet toutefois pas en cause l’exercice 2023, c’est la forte révision à la baisse des perspectives de 2024 et l’abandon de l’objectif stratégique pour 2025 qui ont constitué une véritable douche froide pour les investisseurs.
Les Etats-Unis à plein régime
Aucune prise de risque, donc, surtout quand on sait, par ailleurs, qu’une entrée en récession semble imminente en Europe, si ce n’est déjà le cas (le PIB de la zone euro a reculé de 0,1% au troisième trimestre par rapport au précédent). Aux Etats-Unis, au contraire, la machine économique continue à tourner à plein régime, avec une croissance de 4,9% en rythme annualisé sur la période allant de juillet à septembre. Pendant ce temps, l’inflation recule, certes, mais trop doucement pour pouvoir crier victoire. Dès lors, le scénario d’une baisse rapide des taux américains en 2024 perd en crédibilité. C’est pourtant lui qui avait avivé les espoirs de la Bourse pendant de nombreux mois, toute comme celui de voir la Chine, deuxième poumon économique mondial, se relancer. Ce n’est toujours pas le cas.