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Légère baisse des marchés en août

Investir - Les Echos
7 sept. 2023 | 3 minutes de lecture
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Les marchés ont légèrement reculé en août. L’inflation et l’évolution des taux d’intérêt restent au cœur de l’attention aussi bien en Europe qu’aux États-Unis.

Un mois d’août en légère baisse en Bourse, dominé par les taux

Le CAC 40 a cédé moins de 2% en août, ce qui permet à l’indice phare de préserver un gain de près de 14% depuis le début de l’année. Le scénario d’un « soft landing » de l’économie américaine et, parallèlement, de la fin du cycle de resserrement monétaire aux Etats-Unis fait son chemin. La situation est plus compliquée en zone euro comme en Chine.

 

Les taux, et rien que les taux. Les questions de politique monétaire ont, une nouvelle fois, focalisé l’attention des investisseurs en août, dans l’attente du traditionnel rendez-vous de Jackson Hole, qui réunit comme chaque année en fin de mois les présidents de grandes banques centrales, experts et économistes de renom. C’est bien souvent, pour les grands argentiers, l’occasion de faire « passer » des messages aux marchés avant la rentrée.

Jerome Powell était ainsi, lors de ce symposium, le plus attendu. Contrairement à l’année précédente, il est apparu vêtu d’une cravate, ce qui a immédiatement donné le ton d’un discours très ferme sur la question cruciale de l’inflation : l’objectif de la Réserve fédérale reste, et restera fixé, à 2% et la banque centrale procédera à de nouvelles hausses de taux au besoin pour atteindre cette cible.

Ce ne sera peut-être pas nécessaire, car les derniers chiffres publiés outre-Atlantique valident, pour le moment, le scénario d’un « soft landing » (atterrissage en douceur) de la première économie mondiale. L’inflation recule, même si, en données « core », c’est-à-dire hors éléments volatils que sont l’alimentation et énergie, elle reste proche de 5% tandis que le marché de l’emploi donne de premiers signes de fléchissement. Si un statu quo, en septembre, avait d’ores et déjà les faveurs du consensus, de nouveaux tours de vis ne seront peut-être pas utiles cette année.

Engouement intact pour l’IA

La situation semble plus compliquée en zone euro. Alors que le fléchissement de l’économie y est davantage perceptible, les prix, eux, ne donnent pas de signes positifs. En données préliminaires du mois d’août, ils ont encore augmenté de 5,3% sur un an, sans aucune bonne surprise par rapport aux attentes. Une hausse de 25 points de base redevient davantage d’actualité alors qu’une pause pouvait également être espérée.

Août s’achève sur un repli limité de 1,78% pour le CAC 40, grâce à un rebond de fin de mois suscité par cet espoir de fin de cycle de resserrement monétaire aux Etats-Unis. De quoi préserver une large avance de 13,7% pour l’indice phare de la Bourse de Paris depuis le début de l’année. De l’autre côté de l’Atlantique, le Dow Jones ne progresse que d’un peu plus de 5% mais le Nasdaq Composite continue de s’envoler de plus de 30%, porté par un engouement sans réserve pour les entreprises liées à l’intelligence artificielle. Les trimestriels de l’emblématique Nvidia faisaient, à cet égard, figure de test. Test réussi. Le concepteur des cartes graphiques qui alimentent les grands modèles de langage basés sur l’IA générative est parvenu à surprendre favorablement les marchés.

En cette fin de mois d’août, une ombre vient néanmoins ternir le tableau, la Chine, dont la croissance post-Covid qui faisait rêver les opérateurs en début d’année n’est pas au rendez-vous, loin de là. Pékin doit batailler, à coup de baisse des taux des prêts à court terme, pour inciter ses banques à insuffler de l’argent frais dans l’économie, dynamiser l’activité des entreprises mais aussi la consommation de ménages plus soucieux d’épargner pour l’avenir. Tout cela, sur fond d’un secteur immobilier au bord de la crise.