Porté par les résultats d’entreprises, le CAC 40 a atteint de nouveaux records en février
L’indice phare de la Bourse de Paris a encore progressé de 3,5% en février pour afficher son cinquième mois de hausse d’affilée. Bon nombre de publications annuelles de ténors de la cote ont été saluées, ce qui a permis de reléguer temporairement au second plan les incertitudes concernant le calendrier d’une première baisse des taux aux Etats-Unis.
Il s’en est fallu d’un cheveu, mais le CAC 40 n’est pas parvenu à s’affranchir du seuil symbolique des 8.000 points en février. Il n’en a pas moins signé plusieurs records, dont le dernier à 7.977,68 points. De quoi afficher une progression de 3,5% sur l’ensemble de la période, aligner un cinquième mois de hausse d’affilée et dégager un gain déjà appréciable de 5,1% depuis le début de l’année.
Cette nouvelle performance, on la doit surtout à l’excellente saison de résultats annuels des multinationales de l’indice phare de la place, bon nombre de ténors de la cote ont vu leurs cours s’envoler durant cet exercice de présentation des comptes 2023 et perspectives pour 2024. Dans le sillage du gain de 10,5% enregistré en une séance dès la fin du mois de janvier par le numéro mondial du luxe LVMH, d’autres grands noms du CAC 40 ont affolé les compteurs. Cela a notamment été le cas d’Air Liquide (+8,2% le jour de la publication), de Bouygues (+8%), de Capgemini (+6,8%) et du trio de valeurs de l’automobile Michelin, Renault et Stellantis (de 5,7% à 6,8%).
Un cocktail d’éléments positifs
Le secret de cette réussite est lié à trois éléments : des chiffres d’affaires conformes ou supérieurs aux attentes des analystes malgré un ralentissement des grandes économies et l’absence persistante de reprise en Chine, des marges encore en hausse malgré des coûts élevés de matières premières, d’approvisionnement et de recrutement dans certains secteurs. Les investisseurs ont également apprécié des générations de cash-flow soutenues, tout comme certains dividendes exceptionnels ou programmes de rachats d’actions.
Les réelles déceptions se sont comptées sur les doigts d’une main ou presque, mais elles ont parfois été lourdes de conséquences en Bourse, à l’image des chutes de Dassault Systèmes (-10,7%), de BNP Paribas (-9,2%) et, à une moindre échelle, d’Eurofins Scientific (-6,6%), L’Oréal et Crédit Agricole (-5,2%). Tout ralentissement de la croissance, manquement aux respect des objectifs de marge ou de free cash-flow ont été vertement sanctionnés.
Nvidia confirme son statut de star
La politique monétaire américaine est, pour autant, restée au centre de toutes les attentions. Sur ce point, l’emballement de voir la Fed baisser pour la première fois ses taux directeurs dès le mois de mars s’est clairement tassé. L’inflation ne décélère pas suffisamment pour que la banque centrale prenne une quelconque initiative dans l’immédiat. Les données publiées en milieu de mois révèlent que les prix à la consommation n’ont certes augmenté que de 3,1 % sur un an en janvier, soit moins que les 3,4 % de décembre, mais le consensus tablait sur un niveau de 2,9%. Pis, hors éléments volatils que son l’alimentation et l’énergie, l’inflation n’a pas reculé, à 3,9% comme le mois précédent. C’est encore près de 2 fois plus que l’objectif de 2% fixé par la Réserve fédérale américaine. La cote américaine s’est néanmoins bien tenue et fourni un autre catalyseur aux records du CAC 40. L’engouement pour le phénomène de l’intelligence artificielle est resté intact, en particulier pour la star Nvidia, qui a une nouvelle fois défié tous les pronostics à l’occasion de la publication de ses comptes du quatrième trimestre.