2023 : une bonne année pour le CAC40
2023 aura été une bonne année pour le CAC40, même si le marché français a été marqué par la chute brutale de quelques actions. En revanche, de nombreuses incertitudes subsistent pour 2024.
La Bourse de Paris a gagné 16,5% en 2023, sa troisième meilleure performance depuis 2014
Le CAC 40 a aligné un nouveau mois de hausse en décembre pour inscrire l’une de ses plus fortes progressions des dix dernières années. Mais 2023 n’a pas été un long fleuve tranquille pour les entreprises de l’indice. L’économie sera au centre de l’attention en 2024.
La Bourse de Paris a terminé l’année 2023 sur les chapeaux de roues, avec un gain de 3,2% pour ce mois de décembre, après une envolée de 6,2% en novembre. Un rally qui a permis au CAC 40 d’afficher une hausse appréciable de 16,5% sur l’ensemble des douze mois, sa troisième meilleure performance depuis 2014. Seules 2021 (+28,8%) et 2019 (+26,3%) ont fait mieux au cours des dix dernières années. Ce mois de décembre 2023 a également été marqué par un nouveau sommet historique de l’indice phare, à 7.653,99 points.
2023 a aussi été un excellent cru à l’échelle internationale. Le CAC 40 aura ainsi fait mieux que le Dow Jones (+13,7%), mais beaucoup moins bien que le NASDAQ Composite (+43,4%), tiré par les « 7 Magnifiques » et l’engouement pour les valeurs liées à l’intelligence artificielle, Nvidia en tête. En Asie, si le Nikkei a signé la plus forte hausse annuelle de la région (+28%), du jamais vu pour l’indice japonais depuis 2013, année où Haruhiko Kuroda a pris ses fonctions de gouverneur de la Banque du Japon et entamé un assouplissement monétaire massif, le CSI 300, en Chine, a perdu 11,4% en 2023, troisième année consécutive de repli, sur fond de lente reprise économique post-Covid dans le pays.
Le fil conducteur de la politique monétaire
Sans surprise, la politique monétaire est restée le fil conducteur des marchés d’actions. Une année en deux phases, l’attente de la fin du cycle de resserrement des banques centrales tout d’abord, autorisé par une décrue de l’inflation, en données brutes comme hors éléments volatils que sont l’énergie et l’alimentation, puis l’anticipation de premières baisses de taux directeurs en 2024, dès le mois de mars de la part de la Réserve fédérale américaine pour les plus optimistes.
Mais l’année 2023 restera également celle des grands écarts au sein des valeurs. La visibilité, la solidité des marges et des carnets de commandes, ainsi que la capacité des entreprises à dégager du cash ont été plébiscitées. Pas moins de 14 composantes du CAC 40 auront ainsi inscrit de nouveaux pics, dont 9 en décembre. Mais on se souviendra certainement tout autant de l’effondrement de 59% de Worldline le 25 octobre, plus forte baisse jamais enregistrée par une entreprise en une seule journée dans l’histoire de l’indice, sur fond de forte révision des objectifs de croissance et de marge. Alstom avait, un peu plus tôt, plongé de 37% en une séance, après avoir annoncé que son flux de trésorerie disponible serait négatif de 500 à 750 millions d’euros au terme de son exercice clos à fin mars, contre un objectif initial d’un free cash-flow « significativement positif ».
Le « soft landing » en question
L’année 2024 devrait, avant tout, s’inscrire sous le signe de l’économie, même si les perspectives des entreprises qui seront dévoilées à l’occasion des comptes annuels seront surveillées de près. En jeu, le scénario d’un « soft landing », d’un atterrissage en douceur, aux Etats-Unis, le plus favorable pour la Bourse. L’exemple le plus fréquemment cité est celui du milieu des années 1990, quand le loyer de l’argent avait été porté en un peu plus d’un an de 3% à 6% en mars 1995. L’économie américaine avait alors ralenti, sans entrer pour autant en récession, la croissance du produit intérieur brut ne descendant pas sous les 2,2% sur un an fin 1995. Fingers crossed.