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L’ESSENTIEL By Vontobel

Vontobel Produits de Bourse
31 oct. 2023 | 4 minutes de lecture

Taux d’intérêt, FinTechs, électricité… Ne ratez rien des principales informations macroéconomiques et financières avec L’ESSENTIEL by Vontobel

Quoi de neuf

OCDE : Restriction monétaire… encore et encore

La baisse de l’activité qui touche l’ensemble des grands pays de l’OCDE viendra-t-elle à bout du mouvement généralisé de resserrement monétaire engagé depuis fin 2021 ?

Pour l’heure, la BCE a encore remonté ses taux directeurs. Pourtant, les risques qui portent sur la croissance économique des pays européens auraient pu l’emporter sur ceux liés à une inflation durablement élevée. Il n’en a rien été. En augmentant encore une nouvelle fois ses taux directeurs, la BCE a montré que l’inflation restait, contre vent et marées, sa préoccupation première. Rien de nouveau même si la Banque Centrale Européenne reconnaît que le resserrement monétaire via le canal du crédit se transmet à l’économie. Mais force est de constater que pour la Banque Centrale Européenne, les progrès sur le front de l’inflation restent encore largement insuffisants. Il est vrai que le chemin à parcourir pour revenir à l’objectif de 2% semble encore long.

Certes, la BCE parie sur une inflation proche de 3% à l’horizon de la fin de l’année, bien en deçà du pic atteint il y a un an (10% au T4 2022 en rythme annuel), mais l’inflation sous-jacente reste têtue : elle est encore anticipée à 4,1% au T4 2023 sur un an, soit seulement 1 point de pourcentage plus bas qu’au T4 2022. Et pour 2024, les progrès supplémentaires attendus resteraient limités car la hausse des prix pourrait camper au-delà des 2% en fin d’année prochaine. Pour la BCE, ce n’est que fin 2025 qu’elle serait de retour à la cible : légèrement en dessous pour l’inflation totale (1,9%), légèrement au-dessus pour l’inflation sous-jacente (2,1%). Une baisse des prix dans un contexte économique atone qui devrait l’amener à privilégier le statu quo.

Statu quo de la Réserve Fédérale américaine (Fed) et de la Banque d’Angleterre (BoE)

Si la Fed et la BoE continuent, elles aussi, de lutter contre l’inflation, pour autant leur décision de statu quo monétaire en septembre (fourchette des Fed funds maintenue à 5,25-5,50% côté américain et bank rate inchangé à 5,25% côté britannique) a pu être facilitée par une désinflation un peu plus rapide aux États-Unis et des risques de baisse de la croissance jugés sérieux au Royaume-Uni. Il est vrai que si l’on compare le degré de restriction monétaire, mesuré par les taux directeurs déflatés de l’inflation instantanée en glissement annuel, la Fed est en territoire restrictif depuis le printemps 2023. Or, ce n’est pas encore le cas ni de la BCE ni de la BoE qui de ce point de vue pourraient ne pas en avoir terminé avec les hausses de taux, contrairement à la Fed.

A quand la baisse des taux ?

Si vraisemblablement, la Fed, la BCE et la BoE ne devraient plus augmenter leurs taux directeurs ni les modifier avant la mi-2024, la baisse des taux n’est pas prête de s’amorcer compte tenu de l’inflation qui demeure élevée et du ralentissement des économies. La politique monétaire pourrait passer désormais par le maintien des taux directeurs à leur niveau élevé actuel durant de longs mois, au moins jusqu’à mi-2024, lorsque l’inflation entamera sa décrue.

On en parle

FinTech françaises : un écosystème résilient

L’association France FinTech en partenariat avec Bpifrance, vient de publier la 8ème édition du Panorama annuel des Fintech françaises qui recense les Fintech à différents stades de développement : jeunes pousses, start-up, scale-up et licornes, référencées à partir d’une nomenclature organisée en 8 catégories et 23 sous-catégories qui reflètent la diversité des activités, des métiers, des clientèles et des champs d’application.

Plusieurs tendances ressortent de cette étude. D’abord, le développement du web3, l’assurtech, ou la finance à impact. Ensuite, la multiplication des plateformes d’investissements sur des sous-secteurs de plus en plus diversifiés et accessibles au grand public (immobilier, non-coté, actifs de luxe, terrains agricoles). Mais également la montée en puissance de l’IA et la progression des offres à destination des TPE/PME et des fonds.

 Une tendance de croissance…

Ce panorama montre également que malgré une conjoncture difficile, les FinTech françaises résistent et poursuivent même leur développement alors que la moitié d’entre elles a moins de 5 ans. Plus en détails : 53 % réalisent plus d’1 M€ de chiffre d’affaires (contre 36 % en 2022) selon l’étude 2023, alors que les chiffres d’affaires continuent de progresser. Plus d’⅓ a déjà atteint le seuil de rentabilité en 2023 (contre 28 % en 2022) et consolide sa position à l’étranger (plus de 30 % sont désormais implantées à l’international). Sans compter qu’en dépit de l’environnement économique incertain, elles continuent d’investir via des rachats d’entreprises qui participent à leur consolidation du marché. En 2023, les opérations de fusions-acquisitions concernent dans 56 % des cas des opérations entre fintech.  

… malgré des difficultés de financement

Une performance d’autant plus remarquable que les FinTech françaises rencontrent des difficultés de financement.  En effet, au 30 septembre, elles ont levé 736 M€ soit une baisse de 66 % par rapport à la moyenne des neuf premiers mois de 2022.
À noter que les start-up ont davantage recouru à la dette (+26 % en 2022, à 5,4 Md€) qui représente 44 % des fonds propres contre 37 % en 2021. Et selon la dernière note de la Banque de France, 83 % d’entre elles ont recours à l’endettement avec une valeur médiane de 703 K€. A la baisse des levées s’ajoute une contraction significative des valorisations (baisse de 25 % entre 2022 et 2021), même si la FinTech reste le 3ème secteur d’activité le plus valorisé.

Pour autant la FinTech française reste le premier écosystème de l’Union européenne en termes de levées et premier compartiment de la tech française.

On retient

Électricité : respiration

Le prix devrait baisser d’un peu plus de 3 % en 2024 et d’au moins 13 % pour les prix de novembre 2023 selon les experts suivant la tendance opérée sur celui du gaz, avec des diminutions de la valeur des contrats échangés sur le marché. Le prix des combustibles ainsi que du CO2 a baissé mi-octobre, permettant aux coûts des centrales thermiques de diminuer. La production éolienne devrait être importante prochainement et le maintien de températures plus élevées que la normale permettra de moindres consommations d'électricité et de ne pas tendre le réseau.

Allemagne : budget sous contrôle

Le gouvernement fédéral prévoit de clôturer 2023 avec un solde budgétaire de -2,5% du PIB, à peu près le même qu’en 2022 grâce principalement à une baisse des dépenses prévues du fonds de stabilisation économique, qui finance des mesures visant à atténuer l'impact sur les ménages et les entreprises des prix élevés de l'énergie. La projection de déficit pour 2024 est de 2% du PIB, une amélioration des finances publiques qui provient principalement de la suppression des mesures de soutien liées aux chocs énergétiques et moins d’efforts d’assainissement budgétaire.

Chine : relance poussive

Les autorités chinoises ont finalement multiplié les mesures de relance pendant l’été. Le léger redressement de la croissance économique récemment observé devrait se poursuivre au T4 2023. Mais l’action de la banque centrale et du gouvernement reste encore mesurée alors que les freins internes et externes puissants pèsent sur l’activité.