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Des taux d’intérêt élevés, des marchés en baisse et le cours du pétrole en hausse

Investir - Les Echos
4 oct. 2023 | 3 minutes de lecture
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Le mois de septembre a été marqué par des taux d’intérêt élevé ainsi qu’une baisse du cours des principaux indices et une hausse du cours du pétrole.

Un mois de septembre sous le signe de taux « élevés » et pour « longtemps »

Le mois de septembre s’est soldé par un repli en Bourse, à Paris comme aux Etats-Unis. La thématique des taux d’intérêt est une nouvelle fois restée centrale. Les investisseurs vont maintenant devoir composer avec la poussée des prix du pétrole et s’atteler à décortiquer la prochaine saison de chiffres trimestriels.

Septembre n’a pas dérogé à la règle en Bourse. Malgré un sursaut en toute fin de dernière semaine, le CAC 40 n’a sauvé ni son bilan hebdomadaire ni celui du mois. L’indice phare de la place a reculé de 2,5% tandis que le Dow Jones a lâché 3,5% et le Nasdaq Composite près de 6%.

Sans réelle surprise, la thématique centrale du mois est restée celle de la politique monétaire, avec, principalement, les décisions de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne au menu. La Fed a, comme très largement anticipé, maintenu en l’état ses taux directeurs, dans la fourchette de 5,25% à 5,50%. Mais les espoirs d’une fin de cycle de resserrement monétaire ont été douchés. La banque centrale pourrait bien effectuer un nouveau tour de vis cette année et les taux devraient rester à des niveaux « élevés » et pour « longtemps ». Plus longtemps que prévu, même, certainement, dans la mesure où Jerome Powell et les autres membres de la Fed n’envisagent plus que deux baisses de taux en 2024, contre quatre lors des précédentes estimations de juin. Pour les experts de Goldman Sachs, le premier allègement n’interviendra pas avant le quatrième trimestre de l’année prochaine.

Le test des trimestriels

Autre son de cloche en Europe. Redoutée, la décision de la BCE a été bien accueillie, le marché ayant analysé la hausse des taux d’intérêt comme la dernière d’une longue série. Pour la dixième fois, la banque centrale de la zone euro a relevé son loyer de l’argent, pour porter son taux de dépôt à 4%, son plus haut niveau depuis la création de l’institution. Autre lueur d’espoir, la Chine où quelques statistiques se sont enfin révélées un peu meilleures que prévu, que ce soit en matière de production industrielle (+4,5% sur un an en août, contre +3,9% attendu) ou de ventes au détail (+4,6%, contre +3% estimé). Un signe que la deuxième économie mondiale semble aller un peu mieux, après une léthargie persistante et une longue convalescence post-Covid.

Cela ne doit pas, pour autant, faire oublier la situation inquiétante dans laquelle le secteur de l’immobilier est plongé. Ni que la question de l’inflation, aux Etats-Unis comme en Europe, est encore loin d’être réglée. Malgré quelques signes d’apaisement au titre de septembre, les prix risquent bien de repartir à la hausse, tirés par la poussée des cours du pétrole vers le seuil des 100 dollars le baril, après la décision de l’Arabie saoudite et de la Russie de prolonger la restriction de leur production et compte tenu de stocks de brut au plus bas aux Etats-Unis.

Et c’est une autre épreuve qui attend les investisseurs à partir de ce mois d’octobre. Au premier semestre, la rentabilité des groupes du CAC 40 s'est maintenue à un niveau élevé. La marge opérationnelle a même progressé pour près des deux tiers d'entre eux, et un tiers a été jusqu'à revoir à la hausse ses ambitions pour l'ensemble de l'année. Mais, depuis, des signes de décélération sont apparus, notamment sur les marchés du luxe et des spiritueux aux Etats-Unis ainsi que dans le secteur des SSII, voire chez le champion de la régularité Air Liquide, qui a indiqué à des analystes que le second semestre pourrait être moins dynamique que le premier dans certaines branches. Les chiffres du troisième trimestre auront valeur de test.